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Le Peintre

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Dessin de Henri DUPRAT




 

Mieux connaître
cet autodidacte passionné 

 Aussi loin que remontent mes souvenirs d'enfance, l'observation de la nature matérialise le fil conducteur sur lequel s'est ancrée ma passion pour la peinture. Observer, analyser, se laisser imprégner par la vitalité de l'arbre, le mystère de l'eau qui fuit, l'impalpabilité de l'air, l'interrogation de la lumière....c'est voir se dessiner en soi la représentation picturale qui occupera l'espace immaculé, inquiétant, de la toile.

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Le Fort-la-Latte : croquis, ébauche, œuvre

J'aime ce défi à partir duquel la prédominance de la perspective, l'efficience du dessin, l'illusion de la couleur se posent en questionnements suscitant l'intérêt ou le rejet, la passion ou le rêve, l'émotion ou la joie intérieure....parfois le tout en un mélange complexe né de la découverte de l’œuvre proposée aux regards extérieurs.

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Brumes dans la vallée - HST

Il suffit parfois d'un "rien", simple effet de brume, éclat de soleil accentuant une ombre mystérieuse, courbe d'un sentier disparaissant vers tous les imaginaires, brisants à l'assaut d'une falaise rocheuse et autres multiples détails donnant vie au souffle du vent chassant les nuages, au froid de la neige ou encore, simplement, interrogations face à l'automne si prompt à dépouiller la nature avant son sommeil...

Oui, pour moi la peinture, outre le plaisir immense qu'elle procure à l'artiste peut (devrait ?) être le vecteur ouvrant sur la communion avec l'observateur en lui offrant une part du rêve qui m'habite.

Un long cheminement

Comme pour tout débutant, les premiers "outils"... crayons, fusains, pinceaux ont précédé puis accompagné le recours au pastel, gouache, aquarelle, peintures à l'huile pour autant d'expérimentations balbutiantes. Rapidement cependant, le couteau à peindre que j'utilisais pour préparer les mélanges sur la palette a glissé vers la toile ou il s'est substitué à la brosse.

le-bric-a-brac-du-peintre.jpgLe bric à brac du peintre

Forgée sur une trentaine d'années de pratique, la technique du couteau est devenue la caractéristique dominante de mon travail, notamment dans l'interprétation des paysages qui gagnent à être traités avec spontanéité, sans aucun doute la difficulté majeure à vaincre, pour ce qui me concerne ! Face à la nature, il n'est pas si simple de s'écarter d'un "excès de détails" !

Cependant, pour ma part, m'appuyant sur les conseils avisés qui m'ont été prodigués, j'ai eu à cœur de ne pas contrarier ma personnalité. Rester soi-même tout en s'efforçant de s'approprier un minimum de règles est, me semble-t-il, essentiel pour aborder l'apprentissage du métier de peintre ... un métier jamais abouti, exigeant, contraignant, offrant des perspectives d'évolution qui en font tout le charme.

A sa manière, Gaston THIERY m'a un jour fait part de sa pensée, révélatrice de sa longue expérience toujours inachevée : « au bout de 40 années de métier , je commence seulement maintenant à maîtriser les verts . » !!!  

Le plaisir de peindre

Toujours présent, il est l'aboutissement de longues années de travail, de recherches, de remises en question au terme desquelles la passion n'a fait que se raviver .... le doute aussi, lui qui habite l'inconscient et sans lequel toute évolution, tout progrès seraient compromis.

Je pense qu'un artiste n'est jamais totalement en paix avec lui-même : la dualité doute/plaisir est son moteur, alimenté par la passion d'un art exigeant lui ouvrant grand les portes de la communication, voire de la communion avec le public des visiteurs.

Face à la vaste notion d 'ART, aux multiples interprétations dont il est l'objet, lui qui a si souvent précédé les évolutions de l'humanité, l'accord se fait généralement de façon plus naturelle sur sa capacité à nourrir le rêve et l'imaginaire enfouis en chacun de nous. Au gré des inspirations les plus diverses le paysage demeure, pour moi, le modèle idéal, celui qui me relie le mieux au concret et au rêve, celui qui est en correspondance avec ma sensibilité et le plaisir de peindre.

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Un des sites privilégiés de Gaston THIERY

J'emprunte ma conclusion à Gaston THIERY déclarant en 1992 :
« Lorsqu'on contemple un tableau de paysage, le premier contact est visuel et il devient aussitôt subjectif et émotionnel; l'amateur finit par voir certains motifs comme nous les avons vus, et c'est précisément notre point de rencontre, dans la prodigieuse alchimie de l'étude du ciel, de l'arbre et de l'eau.
Et je tiens à dire avec force que le pleinairisme n'est pas mort ... En peinture comme en toute autre chose la roue tourne, la peinture de paysage a ses adeptes et elle se porte bien.» 

 

Pierre NOAILHAC

 

 

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